Les diverses réactions suscitées par l'article "Paradoxe" m'ont incitée à écrire cette suite.

 

Nous avions organisé ce week-end, comme d'autres, avec sérieux, je pense. Bien que tout ait été fait via Internet, je crois pouvoir  dire que je m'étais appliquée et investie pour faire de ce séjour un très bon moment. Belle maison au bord du lac, avec sous-sol aménagé  en un début de pseudo donjon.

Agréable, chaleureux, équipé.

 

Posons tout d'abord le cadre:

 

Trois femmes, dominatrices, dont deux ayant la quarantaine environ et une demoiselle de 28 ans. Deux bi et une hétéro.

Trois hommes âgés entre 24 et 27 ans, débutants et motivés à pratiquer, découvrir.

Tous hétéro.

 Chaque femme avait "rencontré" un soumis en herbe sur Internet, sur des sites dédiés. Je parlerai donc de trois couples, pour faciliter la compréhension.

Les femmes se connaissent, pratiquent parfois ensemble, se rencontrent régulièrement, sont amies. Le BDSM est un intérêt commun, mais leur relation ne se limite pas à cela.

 Les trois hommes ne se connaissent pas du tout et ne se rencontreront qu'une fois sur place.

 

 Chaque femme teste donc la crédibilité, le sérieux, la motivation, l'ouverture d'esprit de son soumis. Entre autres choses, ils se dévoilent par photos et/ou webcam, obéissent à quelques ordres, puis les couples se rencontrent pour faire connaissance.

 

Après les discussions indispensables, nous définissons, TOUS LES SIX, qu'il sera question de CFNM, gode-ceinture, bondage, fétichisme des pieds, obéissance pure. Je donne ici les grandes lignes, sachant que l'intérêt principal est de former ces soumis et de leur faire découvrir diverses pratiques. Le but premier est de leur apprendre les bases. Comment se tenir, se comporter, parler, etc. Secondement, leur permettre de vivre les fantasmes évoqués. Ensuite, de leur faire découvrir, essayer, tester les autres pratiques possibles.

 

Tout se passe bien et les soumis sont donc convoqués, sur place. Les seules instructions reçues à ce moment-là portent sur le lieu et l'heure du rendez-vous et la tenue dans laquelle ils doivent se présenter.

 

Pour que tout le monde comprenne bien, je précise que chacun vient en toute connaissance de cause, que le respect, la sincérité et l’honnêteté sont DES CONDITIONS A AVOIR A L'ESPRIT EN PERMANENCE, POUR CHACUN DES 6 PARTICIPANTS. Personne ne se force à rien, tout le monde peut et doit participer, communiquer, s'exprimer. En outre, je rappelle aux illuminés, que participer à un week-end comme celui-là ne signifie pas baiser pendant 48 heures et rester attaché à poil dans un lit en permanence, à se faire torturer ou que sais-je. Il se trouve que les adeptes du BDSM, de la domination, sont aussi des personnes normales... Il est donc prévu de profiter du soleil et de la piscine, de sortir au resto, de boire l'apéro, entre autres. Et personne n'est censé se faire égorger ou défoncer à coups de barre à mine. Un soumis fait CE QU'IL VEUT et n'est forcé à rien d'autre qu'à ce qu'il accepte.

 

La suite donc, puisque certains s'impatientent.....

 

Les 3 bâtards arrivent à l'heure au rendez-vous. 2 ont respecté les consignes sur la façon de s'habiller. Le 3ème s'invente déjà une excuse, alors que rien d'exagéré n'était demandé.

 La prise de contact se fait tranquillement, simplement, mais ces messieurs sont vite impatients de ...... voir leurs maîtresses à poil, d'être ligotés pour se faire sucer....

Eh oui, le masque tombe vite, les demeurés pensaient seulement à du sexe avec plusieurs femmes d'âge "mûr".

Le cas typique de l'homme prêt à raconter n'importe quoi pour un plan q avec une femme x ou y.

Après une mise au point un peu triste, nous parvenons tout de même à les faire défiler à poil, leur imposer quelques exercices de docilité et de maintien. Mais très vite, les excuses puériles fusent et finalement, chaque couple s'isole pour une partie de jambes en l'air "standard", avec gode-ceinture. Les couilles rapidement vidées, les 3 hommes insistent pour aller en ville où ils se comportent en vrais ados. La discussion étant totalement impossible et les incompréhensions devenant de plus en plus insupportables, les femmes décident donc de profiter de leur week-end toutes les trois et de renvoyer les jeunes hommes d'où ils viennent...

 

Toutes les précautions avaient pourtant été prises, mais l'incapacité des jeunes hommes à être honnêtes est telle que tout espoir semble perdu.

Je ne souhaite pas généraliser, mais je constate qu'il est rare de rencontrer un homme de moins de 30/35 ans qui sache être clair et honnête.

Il faudrait sans doute donner des cours à ces messieurs sur l'importance de la communication et de la franchise dans leurs rapports avec les femmes. Sans doute leur expliquer qu'un homme ne se définit pas par ses prouesses sexuelles. Que maman n'est pas responsable d'eux et de leurs actes à vie. Qu'ils ne seront pas les rois du monde parce qu'ils baisent plus que leurs potes.

Puisqu’évidemment, il ressort de cette expérience que les 3 femmes n'ont rien compris, se prennent la tête et que la faute leur incombe si tout s'est si mal passé. Les 3 garçons ne peuvent et ne doivent surtout pas se remettre en question.

 

La maladie du siècle, comme ils disent, c'est à mes yeux, cette idée présente chez beaucoup d'hommes  qu'ils savent ce que les femmes pensent et veulent; ce qui forcément les empêche d'être à l'écoute de l'autre. Ce qui, inévitablement, rend leur cible impossible à atteindre.