Mes réflexions tournent souvent autour des mêmes problématiques, je l'avoue, mais cela

indique à mes yeux que ces thèmes sont préoccupants, sérieux. En tout cas pour moi.

Plus mes contacts sont nombreux avec la communauté virtuelle et plus je déprime de voir combien les choses changent. la liberté et le plaisir, l'ouverture d'esprit, pour lesquelles nos grands-parents et nos parents se sont battus. La tolérance qui nous est si chère. Tout cela semble dépassé, est de loin, par le fric, et encore le fric. Quelle tristesse.

Internet est sans doute le miroire de notre société, qui pourrit de fçon dramatique et écoeurante.

La méfiance, le mensonge, la manipulation, les comportements irrespectueux, le manque de respect, l'égoïsme ont remplacé le partage et le plaisir.

Pire même, c'est cette notion de plaisir qui change du tout au tout.

A croire que les gens préfèrent payer pour des sites de cul qui pompent leur argent sans vergogne. C'est tellement simple après tout. Et surtout, nul besoin d'être soi-même. Faut bien jouer les fiers, quand on est minable. Faut se rassurer.

Il y a 2 ou 3 ans j'avais créé un site d'échange de photos personnelles, gratuit, tout simple, mais vrai, respectueux.

Je me suis toujours dit que chacun a son complément idéal quelque part. Un exhibitionniste a son voyeur, un soumis son dominateur, etc

L'idée était donc toute bête; mettre ces personnes en relation, plutôt que de les laisser se ruiner sur des sites pourris chacun de leur côté.

Ca marchait bien, mais j'ai vite dû me rendre à l'évidence; le fait que ce soit gratuit attirait de moins en moins de monde, curieusement.

A l'époque j'ai pensé que le fait de payer était en fait le côté excitant recherché par les gens.

Imcompréhensible à mes yeux, moi qui vois le plaisir comme le seul cadeau gratuit que la vie nous donne.

Aujourd'hui, je comprends enfin. Je sais je sais, j'ai mis du temps.

Non, ce qui est si attirant sur ces sites et sur Internet, c'est qu'il n'est en rien obligatoire d'assumer.

On peut facilement faire plein de rencontres virtuelles, parler, parler et parler. Jouer les seigneurs et se vanter. Puis, lorsque cela prend une tournure concrète, il suffit de disparaître lâchement. De préférence en accusant l'autre de tout et de rien; histoire de ne pas se remettre en question.

Le must, après tout ça, c est de pleurnicher, de se lamenter, de geindre, en critiquant, évidemment.

Je crois en fait que c'est cela le plaisir aujourd'hui: se foutre de la gueule des gens, ensuite leur chier dessus, puis chercher un autre pigeon, pour recommencer encore et encore. A côté, il faut bien sûr claquer quelques centaines de francs sur des sites débiles, histoire d'être tendance. Et finalement, une fois seul, aller pleurer dans les jupons de maman.

Que c est beau la vie...